Ceux parmi les observateurs, les analystes et les politologues qui se sont précipités pour affirmer, à plusieurs reprises, bien même avant l’élection des députés qui siègent aujourd’hui au Palais du Bardo que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dont les membres sont issus des législatives anticipées tenues en deux tours, le 17 décembre 2022 et le 29 janvier 2023, ne sera qu’une caisse de résonance ou d’enregistrement ou même un bureau d’ordre dont la mission sera d’adopter mécaniquement les projets de loi que lui soumettront le Président de la République et la présidence du gouvernement se doivent de réviser leur copie et de rectifier ou au moins revoir leurs pronostics qui pourraient s’avérer faux ou loin, même très loin de la réalité.
A la lumière des débats qui se tiennent actuellement au Palais du Bardo sur le draft relatif au futur règlement intérieur du Parlement, l’on découvre que les députés qui ont pris la parole jusqu’ici ainsi que les avis qu’ils ont exprimés sur ce que la commission chargée de l’élaboration du règlement intérieur leur soumet en tant que dispositions ont une autre approche du rôle ou de la mission qu’ils sont censés assumer durant les cinq prochaines années — période de leur mandat législatif —, une approche très différente de ce que beaucoup d’analystes ou d’observateurs ont déjà détaillé, et non seulement du côté des partis politiques opposés au processus du 25 juillet puisque même les parties qui soutiennent à fond le Président de la République n’ont pas hésité à sauter le pas et à prédire que les députés ne feront qu’obéir aux instructions venant d’en haut.
Ainsi, les députés ont-ils donné, dès l’ouverture des débats, le ton qui imprimera leurs interventions et leurs propositions ou initiatives.
Et la couverture médiatique relative à ce que prédisent les députés d’insister sur la volonté commune de ces mêmes députés d’accorder la priorité au rétablissement de la confiance des Tunisiens en l’institution législative, le retour de cette confiance passe inexorablement par l’accélération de la promulgation des lois pour sortir le pays de la crise et la mise en œuvre d’initiatives «propres à résoudre les problèmes économiques et sociaux comme, à titre d’exemple, le développement dans les régions, la hausse des prix, la pauvreté, la marginalisation, etc.»